Céder mon entreprise : Les étapes incontournables pour réussir votre cession

Cession d'entreprisenovembre 5, 2024

Étape 1 : Anticiper la cession

Établir un bilan personnel

Définir ses objectifs et priorités
Avant de lancer la cession, clarifiez ce que vous souhaitez retirer de cette opération. Posez-vous les bonnes questions :

  • Quelles sont mes motivations principales pour céder l’entreprise ? Retraite, santé, envie de changement, maximisation de la valeur ?
  • Est-ce une décision purement personnelle ou y a-t-il une influence de mon entourage (famille, partenaires) ?
  • Quelle est mon ambition pour l’avenir de l’entreprise après mon départ ? (continuité de la mission, nouveaux projets, etc.)

  • Quels objectifs prioritaires voudrais-je atteindre avec cette cession ? (sécuriser un revenu, dégager une plus-value, assurer la pérennité de l’entreprise…)
  • Est-ce que je souhaite rester impliqué dans une certaine mesure (conseil, mentorat) ou préférerais-je une coupure nette ?
  • Ai-je des objectifs particuliers concernant le repreneur ? (un membre de la famille, un collaborateur, un repreneur externe)
  • Financières : De combien de revenus ai-je besoin pour maintenir mon style de vie après la cession ? Est-ce que cette opération pourra assurer ce niveau de confort ?
  • Sociales : Comment le départ de l’entreprise affectera-t-il ma vie quotidienne, mon réseau professionnel et mon statut social ?
  • Psychologiques : Suis-je prêt à quitter mon rôle de dirigeant ? Quelles sont mes craintes éventuelles face à ce changement
  • Y a-t-il des contraintes qui risquent de compliquer la cession ? (Par exemple, un siège social dans mon domicile personnel, des engagements vis-à-vis des salariés ou de mes partenaires financiers)
  • Mon conjoint ou un membre de ma famille travaille-t-il dans l’entreprise, et comment cela influencera-t-il la cession ?
  • Ai-je des obligations financières à honorer qui pourraient réduire la valeur de cession ou affecter les conditions de transmission
  • L’entreprise est-elle suffisamment organisée pour assurer une passation sans risque ? Quels sont les points à améliorer pour faciliter la transition ?
  • Quelle est ma vision pour l’avenir de l’entreprise sans moi, et quelles sont les qualités idéales que je souhaiterais chez un futur repreneur ?
  • Suis-je disposé à investir du temps pour former et accompagner le repreneur durant une période de transition
  • Quels sont mes projets personnels après la cession (nouveau projet, bénévolat, voyage, retraite) ?
  • Comment mon emploi du temps et mes habitudes quotidiennes vont-ils changer après cette transition ?
  • Est-ce que je pourrais envisager de partager mes compétences ailleurs ou dans un nouveau domaine, ou ai-je des passions personnelles que je souhaite développer ?

Prendre Conseil

L’expert-comptable peut jouer un rôle crucial dans la réussite de votre projet de cession en apportant :

  • Une évaluation précise de la valeur de l’entreprise.
  • Des conseils fiscaux et juridiques adaptés à votre situation.
  • Une planification structurée de chaque étape de la cession.
Entrepreneur cédant entrain de réfléchir

Comment trouver un bon partenaire pour m’accompagner dans ma cession ?

  • Questions à poser : Le conseiller a-t-il pris le temps d’écouter vos attentes personnelles et professionnelles ?
  • Indicateurs de qualité : Il devrait chercher à comprendre les particularités de votre projet de cession pour proposer des solutions adaptées

Lettre de mission cohérente

  • Importance : Une lettre de mission doit clairement détailler les services proposés, les objectifs visés, et les étapes du processus.
  • À vérifier : Est-ce que la proposition du conseiller répond à vos besoins spécifiques ? Cela inclut l’accompagnement sur les aspects fiscaux, juridiques et financiers, si nécessaires.

Se préparer à transmettre

Assurez-vous que l’entreprise est prête pour la cession, tant sur le plan organisationnel que financier :

  • Optimisez la structure pour faciliter la prise en main par un acquéreur.
  • Régularisez les finances et vérifiez que toutes les procédures internes sont en ordre.
  • Préparez les documents essentiels (historique des performances, contrats, ressources humaines).

Étape 2 : Évaluer l’entreprise.

Réaliser les diagnostics nécessaires.

Axe de diagnostic But Objectif
Qualité, Sécurité, Environnement (QSE) Assurer la conformité réglementaire, prévenir les problèmes potentiels, garantir la valeur lors de la vente. Maintenir l’attractivité et la légalité de l’entreprise.
Diagnostic Juridique Connaître l’organisation juridique, identifier les contrats et obligations, évaluer les risques. Minimiser les problèmes juridiques et optimiser les contrats.
Diagnostic Humain Évaluer les rôles des salariés, identifier les risques liés au départ du dirigeant, corriger les déséquilibres. Assurer la continuité opérationnelle et la gestion sociale.
Diagnostic des Moyens Évaluer le potentiel de réussite sur le marché, mesurer les investissements nécessaires. S’assurer que l’entreprise est bien équipée pour sa croissance.
Immeuble pour représenter les actifs immobiliers

Traitement des Actifs Immobiliers

Objectif : Gérer les actifs immobiliers de manière stratégique pour optimiser leur impact lors de la cession.

Approches possibles :

    • Dissociation de l’immobilier et de l’activité : Détenir les murs dans une société distincte (ex. SCI) permet de faciliter la cession de l’activité sans imposer un coût immobilier excessif au repreneur.
    • Démembrement de propriété : L’entreprise peut détenir un usufruit temporaire, ce qui lui permet de bénéficier de l’usage de l’immeuble sans en acquérir la pleine propriété, offrant ainsi flexibilité et avantages fiscaux.
    • Inscription au bilan : Pour un entrepreneur individuel, l’immobilier peut être inscrit ou non au bilan, avec des implications fiscales différentes selon l’option choisie.

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Étape 3 : Établir une stratégie de transmission

Les actions correctives pour anticiper la transmission

À qui souhaitez-vous vendre ?

Les repreneurs sont les salariés : 

Les salariés peuvent envisager de reprendre l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Cette option est souvent favorisée car ils connaissent déjà les opérations, la culture d’entreprise et les clients. La transmission aux salariés peut également renforcer leur engagement et garantir la continuité des activités. Les salariés peuvent également choisir de former une coopérative pour reprendre l’entreprise. Cela leur donne un contrôle direct et une part dans les bénéfices, tout en créant un modèle de gestion participatif.

Les repreneurs externes : 

Ce groupe comprend des acheteurs individuels ou des investisseurs extérieurs qui n’ont pas de lien préalable avec l’entreprise. Ils peuvent être des entrepreneurs à la recherche d’opportunités ou des entreprises cherchant à diversifier leurs activités.

La transmission familiale.

La transmission au sein de la famille est une option courante, permettant de maintenir l’entreprise au sein de la famille. Cela peut se faire par une donation ou une succession, où l’entreprise est transmise à des héritiers, souvent avec des considérations fiscales spécifiques.

Dons et donations :

Les chefs d’entreprise peuvent décider de céder leur entreprise par le biais d’une donation (simple ou partage), souvent à des proches ou à des associés, ce qui peut réduire les frais de succession.

Étape 4 : Choisir le mode de transmission

Une fois que vous avez préparé votre entreprise pour la cession, il est temps de rechercher un acquéreur. Plusieurs options s’offrent à vous :

Méthode de transmission Description
Transmission à titre gratuit : Donation-partage Permet de transmettre l’entreprise à des proches tout en respectant l’égalité entre héritiers, tout en minimisant les droits de mutation.
Transmission à titre gratuit : Donation simple Cette méthode consiste à céder l’entreprise sans contrepartie, permettant ainsi une transmission plus directe et rapide.
Approcher le marché de la reprise d’entreprise Cibler des acheteurs potentiels sur le marché, notamment par le biais de réseaux professionnels, de salons, ou de plateformes spécialisées.
Transmission aux salariés Offrir l’opportunité de racheter l’entreprise à ses employés, ce qui peut renforcer leur engagement et assurer la continuité de l’activité.

Que souhaitez-vous transmettre ?

Lorsque vous prenez la décision de céder votre entreprise, un choix crucial se présente : que souhaitez-vous réellement transmettre ? Cette question va bien au-delà de la simple cession des actifs et nécessite une réflexion approfondie sur la structure juridique et le contenu de l’entreprise.

1. Structure juridique : le “contenant”
Il est essentiel de distinguer la structure juridique, qui détermine le cadre légal de votre activité. S’agit-il d’une entreprise individuelle ou d’une société ? Dans une entreprise individuelle, le chef d’entreprise et l’entreprise ne forment qu’une seule entité, ce qui signifie que les patrimoines personnel et professionnel sont confondus. En revanche, dans le cadre d’une société, les actifs sont distincts de ceux des associés, offrant ainsi une protection contre les créanciers.

2. Fonds de commerce : le “contenu”
Le fonds de commerce comprend tous les éléments nécessaires à l’exploitation de l’activité, tels que les actifs corporels (matériel, outillage, véhicules) et incorporels (clientèle, nom commercial, droits au bail). Il est crucial d’évaluer ces éléments de manière détaillée pour déterminer leur valeur dans le cadre de la cession.

Conséquences du choix de transmission

Le choix de ce que vous souhaitez transmettre a des répercussions fiscales et juridiques significatives. Par exemple :

Cession du fonds Cession de titres
Dans ce cas, la majorité des contrats en cours, comme les baux commerciaux ou les contrats de travail, seront transférés au repreneur. Cependant, le stock doit être négocié séparément en raison des implications fiscales liées à la TVA. En reprenant les parts ou actions d’une société, le repreneur hérite des droits et obligations liés à ces titres, y compris du passif de l’entreprise. Cela implique souvent des négociations sur des clauses de garantie d’actif et de passif pour protéger les intérêts des deux parties.

Autres possibilités de transmission

Vous pouvez également envisager d’autres méthodes de transmission, comme :

Mode de transmission Description
Le crédit-vendeur Cela permet de financer une partie de la cession tout en renforçant la confiance entre le cédant et le repreneur.
La location-gérance Cette option permet au repreneur potentiel de tester l’exploitation de l’entreprise avant de finaliser l’achat.
La gestion des actifs immobiliers  Envisager de sortir les biens immobiliers du bilan de l’entreprise peut faciliter la vente, car cela rendra l’entreprise moins coûteuse pour le repreneur. Une société civile immobilière (SCI) peut être une solution intéressante pour gérer ces actifs tout en préservant des revenus locatifs post-cession.

Étape 5 : Préparer les éléments prévisionnels

Avant de céder votre entreprise, il est crucial de préparer des éléments prévisionnels détaillés, idéalement en collaboration avec un expert-comptable. Cette préparation permet non seulement de structurer la cession, mais aussi de légitimer le prix demandé.

Le business plan de cession : La constitution d’un business plan solide est essentielle. Ce document doit refléter la stratégie future de l’entreprise, ses prévisions financières, et les projets de développement. Il sert à justifier le prix de la cession en démontrant la viabilité et le potentiel de croissance de l’entreprise. Les repreneurs potentiels utiliseront ce plan pour évaluer la rentabilité et la santé financière de l’entreprise.

Estimation de l’impact du départ du dirigeant : Le départ du dirigeant peut avoir des conséquences significatives sur la dynamique de l’entreprise. Il est donc important de réaliser une analyse de cet impact, en examinant comment la transition peut affecter les opérations, les relations avec les clients et les performances financières.

Détermination des marges de manœuvre : Un expert-comptable peut également aider à déterminer les marges de manœuvre financières de l’entreprise. Cela inclut une analyse des flux de trésorerie, des coûts et des profits pour établir une vision claire de la viabilité financière post-cession.

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Étape 6 : Valoriser l’entreprise

Valoriser une entreprise implique d’estimer sa valeur économique, un processus essentiel lors de cessions, fusions ou acquisitions. Cette évaluation prend en compte divers éléments tels que les performances financières, les actifs détenus, la position sur le marché et les perspectives de croissance. La valorisation aide non seulement les cédants à maximiser leur prix de vente, mais également les repreneurs à prendre des décisions éclairées.

À noter : Si votre trésorerie est excédentaire, il existe également des leviers d’optimisation à mettre en place. Nous avons rédigé un article dédié à la gestion de la trésorerie lors d’une cession d’entreprise. 

Les méthodes d’évaluation Description
Méthodes patrimoniales Cette méthode évalue les actifs de l’entreprise en calculant la valeur totale des biens possédés (actifs) et en soustrayant les dettes (passifs). Le résultat est la situation nette de l’entreprise.
Méthode de rendement Cette approche se concentre sur la capacité future de l’entreprise à générer des bénéfices. Elle évalue la rentabilité attendue sur une période donnée et déduit une valeur en tenant compte des risques associés à la non-réalisation de ces bénéfices.
Méthode comparative La méthode comparative consiste à évaluer l’entreprise en la comparant à d’autres entreprises similaires dont la valeur de transaction est connue. Cette approche utilise des barèmes et des statistiques de marché pour déterminer une valeur juste.

Voici un tableau récapitulatif des avantages et inconvénients des trois méthodes d’évaluation d’entreprise :

Méthode Avantages Inconvénients
Patrimoniale
  • Simple à appliquer et à comprendre.
  • Utile pour déterminer la valeur de liquidation.
  • Permet d’obtenir une évaluation rapide des actifs.
  • Ne reflète pas toujours la valeur économique réelle de l’entreprise.
  • Ne tient pas compte des performances futures ou du potentiel de croissance.
  • Peu adaptée aux entreprises générant des bénéfices significatifs.
Rendement
  • Prend en compte la rentabilité future de l’entreprise.
  • Reflète la capacité de l’entreprise à générer des flux de trésorerie.
  • Permet d’ajuster la valeur en fonction des risques associés.
  • Difficile à estimer précisément, dépend des prévisions de bénéfices.
  • Sensible aux variations des hypothèses de taux d’actualisation et de risque.
  • Nécessite des compétences analytiques avancées.
Comparative
  • Basée sur des données de marché, ce qui peut donner une estimation réaliste.
  • Rapide à mettre en œuvre si des données adéquates sont disponibles.
  • Permet d’analyser le positionnement de l’entreprise par rapport à ses concurrents.
  • Dépend de la disponibilité de données comparables et de leur pertinence.
  • Peut être influencée par des fluctuations de marché ou des conditions sectorielles.
  • Ne tient pas compte des spécificités uniques de l’entreprise évaluée.

Étape 6 : Négocier et conclure la cession d’entreprise

La dernière étape de la cession d’entreprise, qui inclut la négociation finale et la signature de l’acte de cession, marque l’aboutissement d’un processus long et complexe. Voici les principales phases de cette étape cruciale :

Négocier avec le cédant

Contrat de cession signé

La phase de négociation est déterminante pour établir les conditions de la cession. C’est souvent le repreneur qui détermine la date de signature, en s’assurant que toutes les conditions préalables sont remplies, telles que la réalisation de l’audit, l’obtention des financements, et la création de la structure juridique adéquate. Pendant cette phase, il est important de :

  • Clarifier les attentes : Discuter ouvertement des attentes des deux parties concernant le prix et les modalités de paiement.
  • Assurer une communication transparente : Travailler avec des conseillers juridiques pour naviguer les implications légales et garantir que toutes les conditions sont claires et acceptables pour les deux parties.
  • Finaliser les détails : Cela inclut la vérification des contrats en cours et d’autres obligations légales qui peuvent influencer la cession.

La Signature de l’acte de cession

La signature de l’acte de cession est une formalité qui officialise le transfert de l’entreprise. Bien que la présence d’un notaire ne soit pas toujours requise, il est conseillé d’avoir des conseillers juridiques tout au long du processus. Les étapes incluent :

  • Réalisation d’une situation intermédiaire : Avant la signature, un arrêté des comptes contradictoire doit être effectué entre les experts-comptables des deux parties pour établir une base solide pour la cession.
  • Documents à signer : Plusieurs actes sont nécessaires, y compris l’acte de cession, la vente du stock, les ordres de mouvement des actions, et la garantie d’actif et de passif. Chaque document doit être signé en autant d’exemplaires que de parties impliquées.

Conclusion de l’opération de transmission

Après la signature de tous les documents, la cession est officiellement conclue. Ce moment est souvent célébré comme un nouveau départ tant pour le cédant que pour le repreneur. Les étapes finales incluent :

  • Formalités administratives : Cela comprend la synchronisation des accords de financement, l’immatriculation de la nouvelle entité, et la publicité de l’acte de cession.
  • Communication avec les parties prenantes : Informer les employés, clients, et fournisseurs de la cession pour assurer une transition fluide.
  • Accompagnement post-cession : Le cédant peut proposer une période d’accompagnement pour aider le repreneur à prendre en main l’entreprise.