Cession d’entreprise en difficulté : Comment procéder et quelles sont les options ?

Cession d'entreprisenovembre 6, 2024

Votre entreprise rencontre des difficultés financières ? Vous peinez à régler vos créanciers, à maintenir votre trésorerie, ou à faire face à des dettes qui s’accumulent ? Si c’est le cas, vous êtes peut-être dans une situation où votre entreprise est proche de l’état de cessation des paiements. Mais que signifie exactement cette notion ?

Une entreprise en cessation des paiements se trouve dans une situation où son actif disponible (l’ensemble des ressources financières disponibles) est inférieur à son passif exigible (l’ensemble des dettes qu’elle doit régler immédiatement). Autrement dit, l’entreprise ne dispose plus de liquidités suffisantes pour payer ses créanciers. C’est une étape critique, souvent synonyme de crise financière profonde.

La fermeture de l’entreprise peut alors sembler être la solution la plus évidente. Cependant, cette option entraîne des frais de liquidation, une perte de valeur pour les actionnaires, et souvent des licenciements. Mais saviez-vous qu’une cession de l’entreprise pourrait offrir une alternative intéressante ?

Vendre son entreprise, même en difficulté, peut permettre de limiter les pertes, de préserver certains actifs et de sauver une partie des emplois.

Céder une entreprise en difficulté (hors procédure judiciaire)

Lorsqu’une entreprise traverse des difficultés financières mais n’est pas encore en cessation de paiements, elle peut envisager une cession avant d’entrer dans une procédure judiciaire. L’objectif est de redresser la situation de l’entreprise sans avoir à passer par la liquidation.

  • Objectif : Préserver l’activité, sauver des actifs et, éventuellement, maintenir les emplois, tout en évitant la fermeture définitive.
  • Comment : Le dirigeant peut faire appel à des procédures préventives comme la conciliation ou le mandat ad hoc pour trouver un accord amiable avec les créanciers et éviter le redressement judiciaire. Une fois la situation stabilisée, la cession peut être réalisée, souvent avec l’aide de conseillers spécialisés.
  • Procédure : La cession se fait de manière privée, en dehors du cadre judiciaire. Elle peut inclure une vente totale ou partielle des actifs ou de l’entreprise elle-même, selon ce qui permet de sauver la structure.
  • Avantages : La cession permet de limiter les pertes financières, de conserver une partie des actifs et de proposer une solution plus souple qu’une procédure judiciaire. Cela peut également rassurer les créanciers et offrir une meilleure sortie pour les actionnaires

À lire également : Céder mon entreprise : Les étapes incontournables pour réussir votre cession

Céder une entreprise en liquidation judiciaire

Dans le cas où l’entreprise est en cessation des paiements et qu’aucune solution de redressement n’est envisageable, elle entre en liquidation judiciaire. La cession d’une entreprise en liquidation permet de vendre les actifs pour rembourser les créanciers.

  • Objectif : Mettre fin à l’activité de l’entreprise de manière ordonnée en vendant ses actifs pour rembourser les dettes.
  • Comment : Un liquidateur judiciaire est nommé pour superviser la procédure et organiser la vente des actifs, qui peut être réalisée à travers des enchères publiques ou une offre de reprise directe. La vente peut concerner l’ensemble de l’entreprise ou certains de ses actifs.
  • Procédure : Le tribunal compétent ouvre la procédure de liquidation et fixe un délai pour recevoir les offres de reprise. Le liquidateur et/ou un administrateur examinera les offres et proposera la meilleure solution pour les créanciers.
  • Avantages : Bien que la liquidation soit souvent moins avantageuse, elle permet de récupérer des fonds pour les créanciers et d’éviter la fermeture définitive. Pour un repreneur, c’est l’occasion d’acquérir des actifs à un prix souvent inférieur à leur valeur réelle.
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Situation 1 : Votre entreprise est en difficulté.

Nous allons ici nous intéresser à la situation des entreprises en difficulté. Une entreprise en difficulté est une entreprise qui se rapproche de l’état de cessation des paiements. Cela signifie que son actif disponible est inférieur à son passif exigible. L’entreprise n’a plus de liquidités suffisantes pour régler ses créanciers. Le passif exigible englobe toutes les charges et factures que l’entreprise doit payer immédiatement. Cette situation peut entraîner de graves conséquences si elle n’est pas rapidement adressée.

Êtes-vous obligé de vendre votre entreprise si elle est en difficulté ?

Non, vous n’êtes pas obligé de vendre votre entreprise si elle traverse des difficultés financières. Avant de prendre une décision aussi radicale, il est essentiel de tout tenter pour redresser la situation. Parfois, une vente peut être envisagée par défaut, mais il existe des alternatives pour tenter de sauver votre entreprise.

Comprendre les causes des difficultés de votre entreprise

Avant de prendre la décision de vendre, il faut comprendre les raisons pour lesquelles votre entreprise rencontre des difficultés.

  • La gestion de la trésorerie, si vos liquidités sont insuffisantes ou mal gérées, ce qui peut entraîner des retards de paiement ou une incapacité à honorer vos créances.
  • Des problèmes avec vos fournisseurs, que ce soit par des retards de livraison, des prix trop élevés ou une mauvaise qualité des matières premières.
  • Un savoir-faire ou des produits de qualité insuffisants, qui ne répondent plus aux attentes du marché ou qui sont devenus obsolètes.
  • Des tensions dans la relation avec vos clients, ce qui peut nuire à la fidélisation ou réduire vos ventes.
  • Des conflits internes ou une mauvaise gestion des ressources humaines, entraînant une baisse de la motivation des employés ou un mauvais climat social.

Comment faire face à ces difficultés ?

L’une des premières démarches à envisager est de solliciter l’aide d’un expert-comptable. Nous pouvons vous aider à analyser les causes des difficultés rencontrées par votre entreprise et à établir un plan de redressement adapté.

  • Audit de la trésorerie et analyse des flux financiers pour identifier les postes de dépenses critiques, les délais de paiement et les sources de tension.
  • Analyse des engagements financiers actuels, des échéances à venir, et de la capacité de remboursement.
  • Élaboration d’un plan de redressement sur-mesure
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Mettre en place un plan de redressement

Si votre entreprise est en difficulté, réalisez un plan de redressement avec un expert-comptable. Nous contacter ne vous engage à rien.

Comment vendre une entreprise en difficulté ?

Vendre son entreprise en difficulté nécessite de prendre des précautions pour maximiser la valeur de la vente. Voici les étapes essentielles à suivre pour réaliser cette cession dans les meilleures conditions.

Étape 1 : Stabiliser la situation de l’entreprise

Voici quelques actions concrètes à prendre :

Réduire les dépenses Réduire la masse salariale
Résiliez les contrats non essentiels (bail commercial, abonnements inutiles, leasing de véhicules). Envisagez des licenciements économiques, mais respectez scrupuleusement la législation en vigueur.
Optimisez vos stocks pour réduire le besoin en fonds de roulement.
Négociez avec vos créanciers pour obtenir des délais de paiement.

Optimiser la trésorerie

Une trésorerie optimisée peut améliorer significativement l’attractivité de votre entreprise.

Identifiez les charges fixes superflues Générer des liquidités supplémentaires
Louez-vous un local plus petit ou à moindre coût ? Peut-être que l’emplacement en centre-ville n’est plus nécessaire. Obtenez des financements à court terme si nécessaire.
Réduisez les coûts liés aux licences logicielles et autres abonnements. Tentez d’augmenter votre chiffre d’affaires avec des actions ciblées (offres promotionnelles, ventes additionnelles, etc.).

Rédiger un business plan de reprise

Le business plan est un document clé pour convaincre un repreneur potentiel. Il doit inclure :

  • Un diagnostic objectif de la situation de votre entreprise (analyse des forces et faiblesses).
  • Les solutions mises en place pour redresser l’entreprise.
  • Une étude de marché pour démontrer les opportunités de reprise dans votre secteur.
  • Un plan de financement réaliste pour le repreneur, y compris un calendrier détaillé de la cession.

Évaluer les raisons de la vente

Avant de vendre, assurez-vous d’avoir tout essayé pour sauver votre entreprise. Cela inclut :

  • Faire appel à un expert extérieur : Un expert-comptable peut apporter un regard objectif sur les causes des difficultés (gestion, trésorerie, fournisseur, marché, etc.).
  • Établir un plan de redressement : Identifiez les problèmes spécifiques à résoudre, qu’ils soient financiers, opérationnels ou organisationnels.

Préparer la vente

Une fois la situation stabilisée et le business plan en place, vous pouvez passer à la phase de vente. Pour cela :

  • Diffusez votre offre de vente : Utilisez des plateformes spécialisées, votre réseau professionnel ou faites appel à un cabinet de conseil pour trouver des repreneurs.
  • Fixez un prix attractif mais réaliste : Le prix de cession doit refléter la situation actuelle de l’entreprise, tout en offrant un potentiel de redressement pour le repreneur.

À lire également : Céder mon entreprise : Les étapes incontournables pour réussir votre cession

Situation 2. Votre entreprise est en liquidation judiciaire

Vendre une entreprise en liquidation judiciaire peut sembler complexe, mais avec une préparation adéquate, il est possible d’en maximiser la valeur et de faciliter la reprise. Ce processus nécessite une réflexion en amont et une gestion rigoureuse des différentes étapes. Voici les principales étapes à suivre pour réussir la vente de votre entreprise en difficulté.

Stabiliser la situation financière de l’entreprise

Avant de vendre, il est crucial de stabiliser la situation financière de l’entreprise. Cela permet d’améliorer son attractivité et de maximiser son prix de cession.

Les actions à envisager 
Réduire les coûts fixes :
  • Résilier des baux commerciaux inutiles ou sous-utilisés.
  • Supprimer des contrats de leasing pour des véhicules ou autres équipements non essentiels.
  • Mettre fin à des abonnements non nécessaires (logiciels, services externes, etc.).
Optimiser le besoin en fonds de roulement (BFR) :
  • Réduire les stocks pour libérer des liquidités.
  • Réduire les délais de paiement accordés aux clients.
  • Collecter les créances impayées, éventuellement avec des pénalités de retard.
Réduire la masse salariale : Licencier ou redéployer une partie de l’équipe pour alléger les charges fixes.

Créer un business plan de reprise solide

Un business plan bien préparé est essentiel pour démontrer la viabilité de l’entreprise et rassurer le repreneur. Ce document doit présenter clairement l’état de l’entreprise et ses perspectives de développement.

Éléments clés à inclure dans le business plan :

  • Présentation de l’entreprise : Historique, organisation, activités, forces et faiblesses.
  • Étude de marché : Analyse du secteur, de la concurrence, des opportunités de croissance.
  • Bilan financier : Evolution du chiffre d’affaires, des marges, des dettes et créances.
  • Stratégie de redressement : Solutions mises en place pour améliorer la rentabilité.

Un business plan solide rassure le repreneur et l’aide à prendre des décisions éclairées concernant la reprise de l’entreprise.

Trouver le repreneur idéal

La recherche d’un repreneur pour une entreprise en liquidation est une étape clé. Il est essentiel de cibler des acheteurs sérieux et motivés pour assurer une cession réussie.

Canaux pour trouver un repreneur :

  • Cabinets spécialisés et sites d’annonces :
    • Bpifrance, Agence France Entrepreneur, TransEntreprise.
  • Réseaux personnels et professionnels :
    • Annonce dans les associations, groupes LinkedIn, contacts avec d’anciens clients ou fournisseurs.
  • Canaux publics :
    • Chambres de commerce, URSSAF, BODACC.

Il est important de diffuser l’annonce largement et de manière ciblée pour attirer des repreneurs qualifiés.

Négocier le protocole d’accord

Le protocole d’accord formalise les conditions de la vente et doit couvrir tous les aspects importants de la transaction.

Points à négocier dans le protocole :

  • Prix et modalités de paiement :
    Le prix de vente est déterminé par la situation financière de l’entreprise, les actifs en place et les créances. Il peut aussi inclure un paiement échelonné.
  • Calendrier de la cession :
    Inclure les étapes clés : signature de l’acte de cession, obtention du financement, etc.
  • Conditions suspensives :
    Par exemple, l’obtention d’un prêt bancaire pour financer la cession.
  • Garanties :
    Préciser les garanties en cas de non-paiement ou de non-respect des conditions.

Un protocole bien négocié évite les malentendus et protège les deux parties.

Signer l’acte de cession

La dernière étape consiste à signer l’acte de cession, ce qui formalise la vente de l’entreprise.

Documents à signer :

  • Acte de cession : Document principal qui acte le transfert de l’entreprise.
  • Vente des actifs : Si des biens immobiliers ou des équipements sont cédés, il faut rédiger des documents spécifiques pour leur vente.
  • Contrats relatifs aux salariés : Si la cession implique des changements dans les contrats de travail.